Vous rappelez-vous cette photographie publiée sur la page “curiosité” ?
Voici enfin l’explication promise. Si les Japonais peuvent éprouver le besoin de livrer le mode d’emploi d’un siège de toilettes, c’est que la version japonaise traditionnelle se rapproche davantage du modèle turc, mais en plus étroit et dans l’autre sens. Bon, je vous passe l’illustration :o)
Ce dessin reste quand même étonnant dans la mesure où les Japonais ont en parallèle non seulement adopté, mais perfectionné nos sièges occidentaux. Ils fabriquent en effet des cuvettes chauffantes électroniques, aux multiples fonctions plus indispensables les uns que les autres (bidet, bruit de source…) :
(il y en a même qui fonctionnent grâce à une télécommande fixée sur le mur !)
En fait, les traditions japonaises sont bien différentes des nôtres pour tout ce qui concerne la salle d’eau en général. Le bain est au Japon une véritable tradition culturelle. Il s’est longtemps pris dans des bains publics, le soir après le travail. S’il reste encore un grand nombre de ces bains, toujours très fréquentés, la plupart des familles ont aujourd’hui leur propre salle d’eau, calquée sur le modèle de ces bains publics. La baignoire n’est pas forcément très longue, mais très profonde. L’eau n’en est pas changée à chaque bain, ce qui implique qu’on recouvre la baignoire pour la garder chaude, et qu’on se lave très soigneusement avant d’entrer dans le bain !
Il y a donc toujours une douche à côté de la baignoire. Cette douche ne comporte pas de bac, l’eau s’évacue par le sol. Principale originalité : on se lave assis, sur de petits tabourets en plastique (position absolument ridicule pour un format occidental…). Il faut bien frotter, et surtout bien se rincer : il ne doit pas y avoir la moindre trace de savon dans le bain. Pour l’avoir expérimenté, je peux dire que les Japonaise ne passent pas moins d’un quart d’heure à se récurer sur le tabouret (ce qui m’a permis de me laver trois fois de suite… ben oui, je ne pouvais pas rester moins longtemps qu’elles et risquer de passer pour une crasseuse pollueuse de bain…).
Ensuite, on peut enfin entrer dans l’eau, qui est généralement très très chaude, il est d’ailleurs conseillé d’en sortir régulièrement pour se rafraîchir. Les photos ont été prises dans une salle de bain familiale, mais beaucoup de bains sont en extérieur, dans de jolis jardins, surtout si l’eau provient d’une source chaude naturelle (les onsen).
Sortons maintenant de la salle de bain, pour voir un peu le reste de la maison japonaise traditionnelle. Mais attention en sortant : tout comme les tabourets, les portes ne sont pas adaptées à qui dépasse le mètre soixante quinze…
Tout le mobilier est d’ailleurs un peu petit : le lit normal pour deux personnes fait par exemple 1,20 m de large… Du coup, à l’hôtel on demande des chambres avec tatamis ! La pièce est alors entièrement recouverte de ces tapis de paille de riz (interdiction d’y entrer en chaussures : il y a une antichambre où laisser sacs et chaussures). Les murs sont en bois et les ouvertures (portes, placards…) en papier sur une armature de bois léger : ces cloisons ne s’ouvrent pas mais coulissent. C’est beau, très pur et fort rassurant en zone sismique. Seul petit inconvénient : l’isolation… Autrement dit, il fait dans les maisons japonaises un froid de canard. D’autant qu’il n’y a pas de vrais systèmes de chauffage mais des souffleries qui font aussi climatisation, qui chauffent certes bien, mais souvent trop et dans le bruit… Enfin, heureusement qu’elles sont là !
Et comme on dort sur le sol on peut aussi avoir des tapis chauffants, comme celui qu’on voit sou cette table :
Cette table basse constitue à peu près le seul mobilier de la pièce, avec parfois un paravent. On s’assoie sur des coussins et on dort sur des matelas très fins et tout mous (en même temps, le sol dessous est assez dur…), qui sont rangés dans des placards pendant la journée. Le soir, il faut donc pousser la table et sortir matelas et couettes, pour un résultat finalement très confortable (même pas mal au dos !). Ca n’a pas l’air doux ?