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Channel: Chroniques d'Edo
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SUMO !

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Mille cinq cents ans après sa création, le sport national japonais continue à  susciter un réel engouement. Le public se masse à chaque tournoi pour applaudir ses stars préférées. Sa longévité est peut-être en partie due à la fonction sociale qui semble avoir toujours remplie : parti d’un rituel religieux à l’origine, le sumo a pris la forme d’un entrainement militaire pendant les périodes troublées puis d’un divertissement populaire au retour de la paix. Aujourd’hui il semble être un lieu de rassemblement social et de fierté nationale. Un très grand stade en plein Tokyo lui est entièrement consacré et abritait en janvier l’un des plus importants tournois de l’année. Pendant quinze jours, les participants livrent un combat par jour, en commençant par les plus novices pour finir, le soir, par les plus gradés. Le vainqueur est celui qui aura remporté le plus grand nombre de combats.

Le “ring” se trouve au centre du stade, légèrement surélevé et surmonté par ce qui ressemble au toit d’un temple et rappelle les origines religieuses du combat. Les quatre poutres dépassant du toit symbolisent les quatre saisons. La rencontre se fait dans un anneau de 4,5 mètres de diamètres, matérialisé par une rangée de sacs de riz fichés en terre. Le principe est simple : il faut pousser son adversaire hors du cercle ou le mettre à terre. Quatre vingt deux manières de l’emporter sont aujourd’hui reconnues.

En coulisses, les sumos attendent leur tour : les combats ne durant généralement que quelques secondes, la concentration qui les précède prend tout son sens.

Puis, deux combats avant le leur, ils viennent attendre au bord du ring, à côté des juges (il n’a pas l’air sage ce beau bébé ? )

Juste avant le combat, le juge annonce le nom des participants dans une sorte de litanie que vous pouvez entendre dans le film que voici (c’est d’ailleurs son seul intérêt car on n’y voit rien si ce n’est que l’image est à l’envers !) : sumo

Commence ensuite la cérémonie, bien plus longue que le combat lui-même. Dans les photos qui suivent, elle est exécutée par un yokozuna, un sumo ayant atteint le plus haut grade et reconnaissable aux bandes blanches de sa ceinture. Il commence par frapper dans ses mains, pour attirer l’attention des dieux.

Puis, il étend ses bras et ouvre les mains pour montrer qu’il ne cache pas d’arme.

Enfin, il lève tour à tour ses jambes avant de les reposer pesamment afin de chasser les mauvais esprits.

Les plus gradés ont également le privilège, toujours dans un souci de purification, de lancer une poignée de sel sur le lieu du combat.

Ensuite seulement le combat peut commencer. Mais les sumos prolongent généralement ces mouvements, attendant le moment idéal pour se lancer, dans une limite de quatre minutes toutefois.

Vient alors le moment du premier choc, souvent important pour déstabiliser l’adversaire.

Les coups sont autorisés, sauf à certains endroits du corps…

mais généralement le sumo vient à bout de son adversaire en le poussant progressivement hors du cercle.

(vous pouvez noter à la mine de ceux qui sont en dessous que le sport n’est pas sans danger pour les spectateurs du premier rang !)

Comme chacun pousse dans son sens, il arrive que le combat reste statique quelques instants (à moins que ce ne soit pour le plaisir du câlin ?)

Mais généralement l’un de deux combattants est très vite déstabilisé, surtout lorsqu’il y a une forte inégalité de poids. Il n’y a pas en effet de catégorie de poids : il peut donc arriver qu’un sumo doive affronter un adversaire pesant deux fois comme lui !

Bien sûr, ce n’est pas systématiquement le plus gros qui gagne, mais enfin, tout de même, David ne combattait pas à mains nues…

Lorsque l’un des deux combattants donc est à terre ou hors du cercle, le juge prononce le résultat en pointant de son éventail le côté du vainqueur. Les deux sumos, après avoir salué,(non, pas comme sur la photo, là c’est juste le vainqueur qui nargue sa victime), laissent alors la place aux combattants suivants.


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